
« J’appelle désormais mes militants à faire comme les cadres du RDPC ». « J’ai dit à mes partisans que la politique est un tout ». Ce sont les termes utilisés par le président du PCRN ce dimanche soir sur le plateau de FACE A L’ACTU sur STV.
Au cours de l’entretien que l’honorable Cabral Libii donne à Dipita Ntongo ce dimanche 20/09/2023, ils abordent la question de la fraude électorale. L’ancien candidat à la présidentielle de 2018 au Cameroun, fort de son expérience sur le terrain déroule une série de réflexions pour contourner les barrières mises en place par le parti au pouvoir afin de confisquer les résultats des élections.
Cabral Libii raconte au journaliste une anecdote d’une situation de corruption subi par son parti lors des dernières élections municipales. Situation de corruption qui lui a fait perdre plusieurs localités dans l’arrière-pays.
Il dit « On a perdu l’élection dans une ville qu’on appelle Bondjock. Comment ?
Pendant que nous nous travaillions à inscrire les gens sur les listes électorales, que faisaient les membres du parti au pouvoir ? (Le RDPC, adversaires directs dans la circonscription NDLR). Parfois le dimanche, ils prenaient le personnel d’ELECAM, ils l’amenaient sur Douala. Or le dimanche est un jour fermé. Et durant cette journée de dimanche, il inscrit les gens un peu partout dans la ville.
Et le jour des élections qu’est-ce qui s’est passé dans cette petite ville de Bondjock ? On a vu un 20aine de bus débarquer à 06 heures du matin. Évidemment, mes militants étaient vent debout face à cette situation. Disant, c’est pas possible, nous sommes assaillis par des étrangers qui viennent voter chez nous.
Seulement, lorsqu’ils sont allés à EELECAM, ils se sont rendu compte que tous ces gens ont des cartes d’électeurs et sont régulièrement inscrits dans les bureaux de votes de la localité.
Voilà ce qu’ils font ! »
L’honorable Cabral Libii décrit là ce qui est communément appelé « le charter électoral ». Du nom de cette stratégie qui consiste pour certains acteurs politiques qui n’ont pas d’assise politique dans une circonscription et sentent bien qu’ils vont perdre la prochaine élection, de faire venir d’ailleurs des personnes frauduleusement inscrites sur les listes électorales, pour voter.
C’est pourquoi, à la guerre comme à la guerre, l’honorable Cabral Libii annonce à ses militants, « la politique est un tout ». Conséquence, « si nos adversaires procèdent par ce type de corruption, nous aussi faisons pareil. Si ce responsable d’ELECAM se laisse corrompre le dimanche ? Faites-le également ! »
Comment comprenez-vous cette stratégie que prône le Président du PCRN pour annuler la fraude du charter électoral ?